Le bestiaire des invendus de Dieu




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Le bestiaire des invendus de Dieu

(douze animots ratés)

les illustrations de jean-Marie Byache sont visibles ici !

Dans le rôle du naturaliste :  Claude Daubercies.
Dans le rôle du cul-de-lampiste:  Jean-Marie Byache.

"Un jeu étrange et littéraire, où l'auteur tord en tous sens les mots, leur musique et leur sens. Petits tours de moulinette en se souvenant de Queneau qu'il a connu, de Ponge qu'il admire, de Rabelais auquel il fait référence (et révérence) avouée... Au point de départ, douze gravures d'animaux bizarres et objets insolites signées Jean-Marie Byache, journaliste de Dunkerque."

Jean-Marie Duhamel,
 journaliste à la Voix du Nord.

La synecdoque jupitérienne

La couleur : Fauve.

Le ton : Buffonneries acrobatiques

L'histoire :     

   Dieu, à la fin de la Création, fatigue et bâcle un peu. Les derniers animaux sont complètement ratés et Dieu les cache entre les pages du dictionnaire dans le chapitre consacré aux mots désignant les figures de style et de rhétorique. Jean-Marie Byache les grave, Claude Daubercies les décrit en mots et ça devient "les animots ratés" : 

1 - Le zeugma épineux
2 - L’anastrophe rétrograde à queue tâtonnante
3 - Le chiasme métissé
4 - L’anacoluthe cuniculimaçonne
5 - La catachrèse schizophrène
6 - L’homéotéleute allitérante
7 - L’hyperbole pharamineuse
8 - La litote pudibonde
9 - La synecdoque jupitérienne
10 - Le pléonasme incontinent
11 - L’allégorie ronflante
12 - L’oxymore paradoxal

Extrait

L'oxymore paradoxal

Oxymore découvrant par toucher ombilical télépathique les antinomies fondamentales cachées au ventre d’une gidouille


Note
(Selon ni Robert, ni  Littré, ni Marouzeau mais Peyroutet )

Du grec oxu, signifiant aigu, pointu et moron, allez savoir pourquoi. L’oxymore réunit deux mots ou deux expressions de nature antithétique pour les rendre identiques.

Exemple : ‘‘Il excellait dans le fiasco, brillait dans l’entrechat calamiteux et vous achevait la mort du Cygne avec une virtuosité pataude inimitable : un vrai Mozart de la balourdise.’’

(Portrait de Robert le danseur mou in « Anthologie des anonymes célèbres »)

ORDRE :Animots ratés
EMBRANCHEMENT :Amphibies synthétiques
FAMILLE :Dialecticiens

            Dieu fit l’oxymore à son image, confortablement écartelé entre le zéro et l’infini, le RIEN et le TOUT, les ténèbres et la lumière. Et tellement ressemblant que Satan lui-même faillit s’y reconnaître.

            Installé dans ses contradictions, l’oxymore se déplace peu, tout occupé à ses synthèses comme le ruminant à sa mastication. Sa silhouette s’en ressent dont les graciles protubérances rappellent, à titre prémonitoire, celles du père UBU. Cependant, quand les fantaisies de la rhétorique l’y contraignent, l’oxymore s’affiche discrètement dans les allées du discours comme un vrai travesti arpentant la promenade des Anglais. Il faut dire qu’il a une tête à porter un habit à queue. Alors, ce manchot ambidextre s’en va, dodelinant, sur la banquise des laïus, la calvitie ébouriffée par les vents contraires, sinistrement burlesque comme un notaire frivole déguisé en bayadère. Tel le père UBU descendant la rue de l’Echaudé pour se rendre aux réjouissances du Décervelage.

Si on approche l’oreille de la gravure, on entendra peut-être l’oxymore tonitruer, en silence, le célèbre psaume du Décervelage dont une antienne illustre assez bien le caractère oxymorique de la vie :

« On part vivant, on revient tudé »

Hegel dont les talents de conciliateur des contraires ont inspiré tant de révolutions serait parvenu, dit-on, à apprivoiser un oxymore rencontré un soir de bringue au milieu d’un troupeau de mammouths nains. Dans le clair-obscur de la forêt de séquoias bonzaïs, il l’avait d’abord pris pour un serpent à plumes.

L’oxymore, on s’en doute,  est jumeau. Il y a l’oxymore de Venise, oxymore dit « Cus » à cause de son obstination à vivre entre deux eaux. Et il y a l’oxymore des prairies, familièrement appelé oxymore-aux-vaches qui, lui, va frayer dans ces lieux verdoyants et frais où le faussaire avéré se déguise en politicard honnête.

Cousin de l’oxyton- de la famille des vers poétiques-, et de l’oxyure- de la famille des vers intestinaux-, l’oxymore se rencontre plutôt en cul de cortège et dans l’opposition .. Comme beaucoup d’hermaphrodites, il est sujet aux crises identitaires pouvant aller jusqu’à la schizophrénie et l’auto-contradiction. Au demeurant, cet animot est sociable. On a vu des oxymores embrasser leur meilleur ennemi ou même, dans un élan de vorace générosité, avaler leur partenaire pour ne faire qu’un avec lui. L’oxymore est le symbole de l’amour fusionnel, de l’harmonie des contraires et de la synthèse enfin réalisée des notions du bien et du mal, du vrai et du faux.

Certains croient que l’oxymore est œcuménique voire même marxiste. On peut aussi, avec assurance, le supposer pataphysicien.

 On voit par là que l’oxymore est un être exceptionnellement normal.


Informations Editeur

"Le Bestiaire des invendus de Dieux" de Claude Daubercies, illustrations de Jean-Marie Byache.

ISBN: 2-915235-46-5. 66 pages. 25 Euros franco de port.

Editeur : Jean-Claude Bernard, imprimeur-typographe-artiste et poète. Editions ENCRE ET LUMIERE
Cannes et Clairan 30260. Tel : 04.66.80.19.77 . Envoyer un mail à Jean-Claude Bernard



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